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Québec Cinéma

Cinéma Moderne: penser la diffusion autrement

Lundi, 29 octobre 2018

Le Cinéma Moderne est né du rêve commun de deux passionnés, engagés depuis de nombreuses années auprès de leur communauté : Roxanne Sayegh, antérieurement directrice générale des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), et Alexandre Domingue, président-fondateur de la maison de postproduction et de location d'équipement cinématographique Post-Moderne. Leur rencontre en 2017 signe le début d’une belle aventure : alliant leurs forces et leurs expertises, Roxanne et Alexandre fondent le Cinéma Moderne.

Quelques semaines après son ouverture, alors qu’elle s’apprête à accueillir les RIDM, le succès est bel et bien au rendez-vous pour la nouvelle salle du Boulevard St-Laurent à Montréal. Séances à guichets fermés, café-bar animé, avant-premières prestigieuses ou participation à des événements importants, le programme concocté par la directrice Roxanne Sayegh a de quoi séduire et chambouler les habitudes. En outre, l’engouement qui entoure l’arrivée de ce lieu convivial dans le paysage de la diffusion du cinéma confirme le besoin de salles de quartier, proches des publics et bien intégrées à la communauté.

Nous avons rencontré Roxanne Sayegh pour qu’elle nous en dise plus sur sa vision du projet, mais aussi sur le concept non traditionnel du calendrier de projections du Cinéma Moderne, qui présentera les films plusieurs fois sur une période échelonnée sur plusieurs mois, au rythme d’une vingtaine de séances par semaine. Hors-séries et événements spéciaux, la majorité des films à l’affiche seront des primeurs, et certains même inédits. Et le cinéma québécois et canadien ne sera pas oublié, comme en atteste la grille horaire des deux prochaines semaines, avec la présentation de Luk’l Luk’l, Primas ou encore Taming The Horse.

"On sentait que Montréal en avait besoin. Quand j’ai commencé à travailler sur le projet il y a trois ans, j’ai rencontré le milieu. Les producteurs, les réalisateurs, les festivals, et tout le monde m’a confirmé que ce n’était pas juste moi, ancienne directrice de festival, qui y trouvait de l’importance. C’était une constatation généralisée. Il reste très peu de salles à Montréal, la Cinémathèque, le Parc, le Beaubien. Tout de suite après avoir commencé le projet, en septembre 2015, l’Excentris fermait."

"J’avais envie d’amener une nouvelle dynamique de diffusion en salle, j’avais envie d’amener mon expertise de festival dans un lieu permanent et d’apporter plus de diversité de genres. Je trouvais aussi que le quartier du Mile-End manquait de lieu comme ça. C’est un quartier très culturel, beaucoup de gens travaillent dans le milieu. C’est un quartier qui a déjà des lieux pour la musique, mais pas pour le cinéma, donc quand j’ai approché Alexandre Domingue, qui lui aussi voulait créer une salle de cinéma, il y a eu une alliance naturelle et on a mis nos synergies ensemble."

"On voulait apporter une autre expérience en créant une sorte de festival permanent, avec une programmation événementielle riche, des rétrospectives, des séances spéciales avec invités… et l’idée du café-bar pour moi, c’était indispensable. Il fallait qu’il y ait un lieu de socialisation qui permette de prendre un verre avant ou après le film. Et aussi ce qui était indispensable, c’était qu’il y ait de la post-production, pour apporter d’autres revenus. Il y a un an on a eu la possibilité d’acheter la bâtisse."

"Dans la programmation, on ira dans toutes les directions. Ce qui m’intéresse c’est d’être un complément aux autres salles de Montréal. Je continue ce qui se fait ailleurs. C’est important pour moi de développer un nouveau modèle car je trouve très triste que les films aient une date de péremption sur grand écran. Ça a été la première mission que je me suis donnée. La réaction des distributeurs et des ayants-droits a été très bonne. C’est important de défendre des films inédits et des cinémas internationaux que l’on ne retrouve que très peu dans les programmations habituelles. C’est aussi important d’avoir des cinéastes invités, de profiter de leur passage à Montréal. Mettre les créateurs en relation avec le public, mais aussi entre eux, qu’ils apprennent à se connaître. On va le faire souvent. Vu la capacité de la salle, on ne peut pas se permettre de faire des grandes premières, mais c’est un lieu rassembleur qui permet à la communauté de se retrouver."

"C’est ce que je trouve merveilleux avec ce projet. On a beaucoup moins de balises qu’un festival, ou qu’une salle traditionnelle. J’ai envie de profiter de cet espace de liberté au maximum. Donc notre programmation va être réactive, spontanée qui va réagir à l’actualité. Et reprendre des films inédits, ou des versions restaurées. On aura toujours de belles excuses pour projeter des films qui ne sont dans le radar de personne. Une programmation atypique qui sera étalée sur plusieurs semaines. On aura des projections pour la famille, des courts métrages des ateliers de cinéma, des festivals, avec une part québécoise importante... et canadienne aussi. On a presque trop de choses à présenter!"

 

(Crédit photos: Danny Taillon)

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